'Deux fauves échappés et un tigre abattu dans le Sud de l'Aisne..'

"Condé-en-Brie, la ménagerie Philémon Lebrun s'était installée sur la place de l'église.
Le soir, la porte d'une cage s'ouvrit extérieurement, laissant échapper un lion et un tigre.
Le public qui attendait les exercices, fut pris d'une panique indescriptible qui dégénéra en "sauve-qui-peut" général et chacun se barricada chez soi.
Le lion se jeta sur un cheval attaché à l'une des voitures de la ménagerie et le tua à moitié.
Pendant ce temps, le dompteur parvenait à s'emparer du fauve, à l'aide d'un lazzo, et à lui faire réintégrer sa cage.
Quant au tigre, il avait pris la clef des champs. Le brigadier de gendarmerie et ses gendarmes, auxquels s'étaient joints les plus habiles chasseurs de la localité, se mirent en campagne.
Un forain, campé près de la gare, leur annonça que le tigre s'était jeté sur son chien et qu'il l'avait dévoré aussitôt.
Les traqueurs, après avoir découvert le fauve dans un fourré, sur le bord du ruisseau, le Surmelin, décidèrent d'attendre le jour pour forcer l'animal.
Quelques heures plus tard, le tigre s'était jeté sur le cheval du docteur Leclerc, qui rentrait d'une tournée médicale, en voiture ; le cheval avait été blessé au poitrail.

Vers quatre heures du matin, le berger Rogeon, de la ferme de Coupigny, en se rendant dans les champs, fut renversé par le fauve, qui lui déchira ses vêtements, en lui mordant cruellement le bas des jambes.
A la pointe du jour, la battue fut reprise.
Vers huit heures, les gendarmes découvrirent enfin le tigre sur la rive droite du Surmelin le petit bois de la Verdonnelle, sur le territoire de Celles-les-Condé, à proximité d'un château appartenant au comte de Sade (1).
Le gendarme Warnier s'approcha courageusement à bonne portée du fauve et, visant avec un sang-froid remarquable, le tua d'un coup de fusil."

Le Petit Parisien - Dimanche 14 Décembre 1902 - Bouquet, Imprimeur et Gérant du Petit Parisien - 18, rue d'Enghien, Paris.

C'était donc hier à Condé, en Brie champenoise de Picardie, dans la vallée de la Marne de l'Aisne. Un grand merci à Monsieur Fagot de Condé en Brie, mémoire vivante et précieuse de notre beau village.

A travers la vidéo publiée de la Principauté de Monaco en juillet 2014 par le Prince Marcus von Anhalt retrouvez ci-dessous l'ambiance de terreur qui a du régner à cette époque sur la place de l'église de Condé :

Publication by Prinz Marcus von Anhalt.

Vous connaissez vous aussi des anecdotes concernant Condé en Brie et son Canton?
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(1) - A cette époque le Château de Condé appartenait à la famille de Sade.
AyPR - Château de Condé - Sud Aisne - Brie Champenoise de Picardie